vendredi 14 décembre 2007

Dialogue entre mes Seins.




Photo by Frederic Lopez de Ayora

_ Hey.
_...
_Hey Pssst !
_...
_HEY HO !
_Quoi.
_Tu vas faire la gueule longtemps ?
_Jusqu'à ce qu'on m'opère.
_On ne t'opèrera pas.
_Je vais faire la grève. Tu vas voir si on ne va pas m'opérer.
_On a cette discussion tous les jours. Ça fait dix ans que tu fais la grève. Et ça fait dix ans que je te répète que tu n'es pas moche.
_C'est facile de dire ça quand on est parfaitement beau. Et parfaitement en place.
_Ensuite tu vas me dire que la nature est injuste.
_La nature est injuste.
_Elle t'aime.
_Elle te préfère. Tu le sais bien.
_Elle n'est pas superficielle.
_Quand elle achète de la lingerie, c'est à toi qu'elle pense.
_Peut-être. Mais c'est à toi qu'elle passe de la crème tous les soirs.
_C'est à cause de ma maladie.
_Ta maladie ?
_Oui. Ma maladie. Parfaitement. Je suis malade.
_On t'a tout fait passer. Echographie, scanner, tout. C'est psychologique.
_L'homme est incompétent.
_Ah ?
_Oui. On a cru que la terre était plate. Non, mieux. Qu'elle était au centre de l'Univers. Si ce n'est pas de la fabulation et de l'incompétence ça !
_ Comment tu sais tout ça ?
_Je suis réveillé, moi, en cours de Théologie. Je ne me fais pas tripoter toute la nuit.
_Il t'aime bien, Lui aussi.
_Il te préfère.
_Tu es parano.
_Il faut qu'on m'opère.
_On ne t'opèrera pas.
_Je vais faire la grève. Tu vas voir si on ne va pas m'operer.

Let it Go



Photo By Frederic Lopez de Ayora

J'aurais pu t'attendre encore tout la vie si je n'avais pas rencontré James.
James il est américain.
Il m'est tombé dessus un de ses soirs ou j'attendais que tu me sonnes.
Je lui ai tout raconté en cinq minutes.

James il m'a écouté, sans rien dire.
Et puis il m'a dit trois mots.


Let it go, il m'a dit, James.
Let it go.
Il a dit let it go, comme si c'était facile.
Il a dit let it go, comme si c'était une évidence.
Let it go.

Dans let it go, toi t'es le it.
Deux petites lettres un peu vilaines.
T'es qu'un it entre un let et un go.
T'as le cul entre deux mots.
Let it go.

Alors c'est tout?
Let it go et puis c'est tout?
Je lui ai dit.

C'est drole, let it go.
Ça a l'air simple, let it go.
Alors que pas du tout.

Let it go, ça veut dire oublier that we could be Heroes, Just for One Day.
Let it go, ça veut dire ne plus écrire notre histoire. Jamais.
Let it go, ça veut dire laisse le partir et moi je veux pas.

Seul le pardon mène à l'oubli.

C'est pour ça que je pars.
Ce soir, Leonard.
Je pars ce soir.

lundi 3 septembre 2007

Un jour J'irai à New York Avec Toi



Photo By Frederic Lopez de Ayora.
http://lopezdeayora.blogspot.com/



New York.
Avec Toi.

On ferait comme tout le monde.
On visiterait.
On se ferait voler quelque chose.
On jouerait au bowling.
On prendrait trop de photos.
On aurait envie de rentrer.
On se dirait que.
Dès notre retour.
On irait plus souvent au bowling.

On perdrait une journée à essayer de trouver des nike pour les copains.
Parc'kaNewYork.
Toutétmoincher.
Mais on y retournerait jamais, au bowling.
Tu le sais bien.


Et Puis New York.
C'est L'amérique.

samedi 7 juillet 2007

Comme Les Autres.






On était tout.


Mieux que les autres.
Nous on avait compris.

Les autres, ceux qui s'embrassent dans le métro, ils se quitteront.
Ceux qui marchent à coté en les regardant, crevant de jalousie, ils sont seuls.
Nous on ne se quittera jamais.

On se disait.



J'écoutais Rickie Lee Jones et il me chantait For No One.
Quand il marchait il regardait le ciel.
Quand je lui courrais après mes genoux flanchaient.
Quand on ne riait pas on s'enfermait à double tour.
Quand on se battait personne ne gagnait.

On avait dix sept ans et on aimait Paris.



Le reste de la terre n'était là que pour nous divertir.

"Va dire à la dame qu'elle a un cul gros comme le Brésil"
"Et toi, Tue le monsieur derriere la Dame, c'est scandaleux, d'être aussi chauve."

Nous on savait tout.
Mieux.
Que.
Les.
Autres.


On ne se quittera jamais.
On repeuplera tout ça.
On lit plus que les autres.
On chante plus que les autres.
Nous on ne sera jamais seuls comme eux.
Tristes et misérables comme eux.
Nous on sait.

On se disait.



Et puis tu t'es barré



J'ai arrêté de Lire.
J'ai arrêté de Chanter.
J'ai commencé a être seule, triste et misérable.
Comme eux.
Je n'ai pas pleuré.
Ou si peu.
J'ai surtout compris qu'à 17 ans on se croit.

Différent.
à part.
Meilleur.
Incompris.



Grandir, c'est juste s'apperçevoir qu'on est comme les gens qui s'embrassent et qui marchent dans le métro.

J'ai Vingt ans et je n'aime plus Paris.


Paris et tous ces gens comme moi qui ne me regardent pas.
Qui me bousculent.
Qui me font mal.
Qui ne comprennent plus, ou pas encore qu'ils sont comme moi.
Et puis ya ceux qui savent mais qui veulent oublier.

Paris, Je me barre comme il s'est barré.

Comme une Pute.



Je te salue bien.