samedi 7 juillet 2007

Comme Les Autres.






On était tout.


Mieux que les autres.
Nous on avait compris.

Les autres, ceux qui s'embrassent dans le métro, ils se quitteront.
Ceux qui marchent à coté en les regardant, crevant de jalousie, ils sont seuls.
Nous on ne se quittera jamais.

On se disait.



J'écoutais Rickie Lee Jones et il me chantait For No One.
Quand il marchait il regardait le ciel.
Quand je lui courrais après mes genoux flanchaient.
Quand on ne riait pas on s'enfermait à double tour.
Quand on se battait personne ne gagnait.

On avait dix sept ans et on aimait Paris.



Le reste de la terre n'était là que pour nous divertir.

"Va dire à la dame qu'elle a un cul gros comme le Brésil"
"Et toi, Tue le monsieur derriere la Dame, c'est scandaleux, d'être aussi chauve."

Nous on savait tout.
Mieux.
Que.
Les.
Autres.


On ne se quittera jamais.
On repeuplera tout ça.
On lit plus que les autres.
On chante plus que les autres.
Nous on ne sera jamais seuls comme eux.
Tristes et misérables comme eux.
Nous on sait.

On se disait.



Et puis tu t'es barré



J'ai arrêté de Lire.
J'ai arrêté de Chanter.
J'ai commencé a être seule, triste et misérable.
Comme eux.
Je n'ai pas pleuré.
Ou si peu.
J'ai surtout compris qu'à 17 ans on se croit.

Différent.
à part.
Meilleur.
Incompris.



Grandir, c'est juste s'apperçevoir qu'on est comme les gens qui s'embrassent et qui marchent dans le métro.

J'ai Vingt ans et je n'aime plus Paris.


Paris et tous ces gens comme moi qui ne me regardent pas.
Qui me bousculent.
Qui me font mal.
Qui ne comprennent plus, ou pas encore qu'ils sont comme moi.
Et puis ya ceux qui savent mais qui veulent oublier.

Paris, Je me barre comme il s'est barré.

Comme une Pute.



Je te salue bien.